Patrimoine communal

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Quelques mots d’histoire

Dans les temps anciens, une bourgade du nom du Mas-Saint-Pierre se situait à proximité de la voie romaine reliant Toulouse à Dax. En 475, elle accueille la sépulture du jeune berger Gaudens. Selon la légende, décapité par les Wisigoths, il se releva, prit sa tête entre ses mains et courut jusqu’au Mas-Saint-Pierre pour se réfugier dans l’église.

Suite à ce miracle, une communauté religieuse se crée alors et petit à petit, un véritable culte se développe autour du martyr. Au IXe siècle, ses reliques sont déposées en l’église du Mas-Saint-Pierre et la ville change de nom pour devenir Saint-Gaudens.

Patrimoine architectural remarquable

De nombreux monuments et réalisations dans l’espace public racontent l’histoire de Saint-Gaudens et l’embellissent. Entre monuments historiques emblématiques, lieux à visiter et sites naturels, la ville présente un cadre de vie agréable à quelques pas du massif pyrénéen.

Collégiale Saint-Pierre-et-Saint-Gaudens

Édifice emblématique de Saint-Gaudens, la collégiale, qui porte un double vocable saint Pierre et saint Gaudens, est située sur la Place Jean-Jaurès, au cœur de la ville.

Architecture

Réalisation représentative de l’art roman de la région, elle est classée monument historique dès 1840. Étroitement associée à la vénération des reliques du berger Gaudens, décapité par les Wisigoths au V siècle, cette église, d’abord modeste, s’agrandit et devient une collégiale grâce à l’implication d’un collège des chanoines qui l’administrent.

La construction ne fut achevée qu’à la fin des années 1120-1130, après moult changements de partis-pris dans sa construction. Si le gros oeuvre est conservé, sont ajoutées les tribunes dans les deux premières travées du choeur et la voûte est surélevée. Les ateliers aragonais et toulousains sculptent le décor des chapiteaux de la deuxième travée et à la fin du XIIe siècle on édifie un cloître. Par la suite, la collégiale a connu au fil des siècles des changements comme le remplacement du portail roman d’origine au XVIe siècle, et au XIXe siècle la construction d’un nouveau clocher, le remaniement du chevet ou encore la réfection de l’entrée ouest.

Un grand sentiment de sérénité et d’harmonie se dégage de cet ensemble aux lignes épurées où rien n’entrave l’élévation du regard vers la voûte et le chœur de l’église.

Orgue

La collégiale possède un orgue dont le buffet date d’avant 1662. Il est construit en bois de chêne et de tilleul dans le style Louis XIV. Ã l’état de ruine après la Révolution, on fait appel en 1822 à Antoine Peyroulous, facteur d’orgues à Toulouse, qui constate qu’il ne reste que quelques tuyaux en bois de chêne et quelques pièces de fer.

Après un legs de 4.000 francs du Sieur Gaudens Vidal, un secours de l’Etat de 3.000 francs, une souscription publique et un apport du Conseil de Fabrique, il est demandé, en 1827, à Dominique Cavaillé-Coll (1771-1862) de construire un nouvel instrument dans le buffet ancien remanié. Il a été classé monument historique au titre objet, en 1972 et en 1980. Mais d’autres travaux sont effectués plus tard au XIXe et au XXe siècles.

L’orgue de Saint-Gaudens réunit donc des caractères originaux où apparaissent des influences diverses : celle de l’Espagne toute proche qui se fait sentir dans la présence de la chamade, des pièces gravées, des tuyaux à anches supportés par des blocs de bois ; la permanence d’une esthétique classique héritée de la facture de l’Ancien Régime : composition, tailles généreuses de la tuyauterie. Cette heureuse synthèse nous laisse aujourd’hui un instrument fort attachant et bien singulier au sein de la vaste palette des orgues de la région.

Tapisseries d’Aubusson

A l’intérieur de l’église, les amateurs auront le souffle coupé devant les incroyables tapisseries d’Aubusson, des trésors inestimables à l’histoire mouvementée. Elles ont été tissées par la célèbre Manufacture d’Aubusson au cours du XVIIIe siècle et sont dans un état de conservation remarquable.

Dans la nuit du 20 décembre 1989, deux tapisseries d’Aubusson de sept mètres de long furent dérobées à la Collégiale de Saint-Gaudens. Datant du XVIIIe siècle, le « Triomphe de la foi » et le « Martyre de Saint-Gaudens » sont inestimables. Par chance, six ans plus tard, une documentaliste du musée d’Aubusson dans la Creuse identifie les toiles dans le catalogue de la fameuse galerie d’art Sotheby’s à New York. Aussitôt, elle alerte les autorités. Commence alors un long processus pendant lequel les ministères de la Culture, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères négocient avec le FBI pour récupérer les œuvres. Les Américains n’ont pas la même intransigeance que nous en matière d’œuvres d’art. Finalement, après une longue et pénible procédure, les tapisseries purent être rachetées par la France et le vendeur, qui lui-même les avait acquises en toute légalité, fut blanchi. Après une odyssée de sept ans, le « Triomphe de la foi » et le « Martyre de Saint-Gaudens » regagnèrent le mur de la Collégiale le 26 septembre 1997.

Cloître

Le cloître originel remonte à l’époque romane.

Lors de la Révolution française le cloître et les bâtiments du chapitre sont vendus comme biens nationaux. Entre 1807 et 1815, sous le Premier Empire, le cloître qui s’élevait au sud de la collégiale Saint-Pierre-et-Saint-Gaudens est démoli. Les chapiteaux ont été vendus à des particuliers ou ré-utilisés dans des murs.

Dans les années 1970, plus personne n’avait souvenir de ce lieu. C’est à l’opiniâtreté d’un érudit Commingeois, Gérard Rivère, qui a mené de nombreuses recherches, que l’on doit la restitution du cloître actuel. Il mène alors une extraordinaire chasse au trésor qui lui permettra de retrouver des chapiteaux dans des jardins ou intégrés dans des murs. Il retrouvera même un bas-relief à New-York. Suite à des fouilles, ce sont trois galeries qui seront remontées entre 1984 et 1992. Entre les chapiteaux originaux cédés par des particuliers et des moulages que d’autres propriétaires autoriseront, ce sera ainsi 13 chapiteaux originaux ou leurs moulages qui seront remis in situ. Deux travées romanes et une gothique ont été reconstituées. Les autres chapiteaux présents sont juste épannelés afin d’éviter la confusion avec les chapiteaux d’origine.

Square Azémar – Cloître de l’abbaye de Bonnefont

Le square Eugène Azémar, baptisé ainsi en l’honneur du créateur du syndicat d’initiative et du Grand prix automobile du Comminges (1922-1952), est le jardin public de la ville.

Il présente une reconstitution partielle du cloître de l’ancienne abbaye cistercienne de Bonnefont avec 20 chapiteaux, classés au titre des monuments historiques en 1927. Cette abbaye établie dans le village de Proupiary (18 km), en 1136, est vendue comme bien national après la Révolution française et démembrée. Ce type de cloître, à double colonnettes sur chapiteaux doubles à boules, a connu la faveur des cisterciens durant la première moitié du XIIIème siècle. Il fait donc partie d’une campagne de construction postérieure. Ses autres chapiteaux se trouvent au Musée des cloîtres à New-York.

Depuis 2019, un miroir d’eau et ses jets rafraichissants fait le bonheur des petits et grands par fortes chaleurs.

Le monument aux trois maréchaux de la Grande guerre Foch, Gallieni et Joffre

Suite à la création en 1950 d’un comité national pour l’édification d’un monument à la gloire des trois maréchaux originaires des Pyrénées, à l’occasion du centenaire de la naissance du maréchal Foch, une souscription nationale et dans les colonies a été alors lancée.
Le concours pour la conception artistique a été remporté par Georges Guiraud, sculpteur médailleur, 1er prix de Rome en 1926. André Lengaigne, architecte parisien, a été chargé de la conception du monument. La statue de Foch est l’œuvre de Firmin-Marcellin Michelet, natif de Tarbes.
Le monument est implanté sur la promenade longeant le boulevard Bepmale, en contrebas de la collégiale Saint-Pierre-et-Saint-Gaudens. Il se compose d’un massif quadrangulaire en maçonnerie recouvert de dalles de marbre blanc.
En 2018, le monument subit une “décapitation” des sculptures des maréchaux. Les têtes sont heureusement retrouvées et une restauration réussie rend à cette œuvre son intégrité.

Le monument aux morts

Le monument aux morts de Saint-Gaudens, commandé par la municipalité de Jean Bepmale, est inauguré en 1923. Initialement implanté au sud du jardin public, actuel square Eugène Azémar, il a été déplacé en 2010 face au monument aux trois maréchaux de la Première guerre mondiale.

Œuvre du sculpteur Paul Ducuing (Lannemezan 1867 – Toulouse 1949), il a été réalisé par le fondeur Barbedienne. Le monument est constitué d’une statue de Poilu en bronze, en partie haute reposant sur un piédestal en pierre. Elle représente la France victorieuse à travers le Poilu marchant d’un pas décidé. Devant ce dernier, en partie basse, une deuxième statue de bronze figure une femme détachant d’un arbre un Poilu mort, symbole de la France libérée, mais meurtrie.

Le monument aux morts de Saint-Gaudens est inscrit et protégé au titre des monuments historiques depuis le 18 octobre 2018.

Musée Arts & Figures des Pyrénées Centrales

Le musée occupe les locaux de l’ancienne mairie de Saint-Gaudens. Elle a été construite entre 1870 et 1874, à l’emplacement de la maison commune (XVe siècle), détruite par un incendie. Ce bâtiment néo-classique se démarque par sa couleur jaune, celle du calcaire coquillé des pierres et de son enduit, renvoyant au clocher de la collégiale, reconstruit à la même époque en employant le même matériau.

Édifice imposant, ouvert sur le boulevard, il témoigne de la volonté de représentation: entrée d’honneur dotée d’un escalier à double révolution, façade rythmée par six pilastres aux ordres ioniques et corinthiens. Les armes de la ville (la cloche) sont sculptées au fronton et latéralement dans huit petits blasons. Le blason du Nébouzan, vestige de l’ancien palais communal, est visible à la clé de la porte au-dessus de l’escalier. Ces espaces devenus trop exigus, la mairie a quitté ce bâtiment en 1967 laissant la place au musée qui y occupait déjà quelques pièces depuis 1962 et au syndicat d’initiative qui y est resté jusqu’à son déménagement dans les locaux actuels.

Aujourd’hui, le musée Arts&Figures des Pyrénées Centrales présente une belle collection de céramiques produites à Saint-Gaudens au XIXe siècle, une sélection de tableaux d’André Rixens, peintre saint-gaudinois, ainsi qu’une sélection d’objets évoquant la vie sur le territoire, ses richesses naturelles et ses industries.

En savoir plus sur le musée Arts1Figures des Pyrénées centrales [lien vers la page Musée]

Mémorial à Augustus Saint-Gaudens

L’actuel mémorial remplace le monument original, inauguré en 1932 par Hippolyte Ducos, député socialiste du sud de la Haute-Garonne. Réalisé en l’honneur du célèbre sculpteur américain d’origine aspétoise, Augustus Saint-Gaudens (1848-1907), il a été fondu pendant la Seconde guerre mondiale.

En 2017, la municipalité décide de restituer l’idée de ce monument. Le sculpteur Jean-Loup Ficat et la fonderie Ilhat sont sollicités pour concevoir un nouveau buste en bronze représentant le sculpteur Augustus Saint-Gaudens en blouse de travail. Le sculpteur Philippe Balard le complète de deux groupes symétriques de figures en acier Corten, positionnés dans les deux escaliers de chaque côté du buste.

Ces deux groupes représentent d’un côté la branche américaine avec notamment des amis artistes et de l’autre, la branche commingeoise dont certains membres sont des figures notables de la vie politique locale: Hippolyte Ducos (député), Jean Bepmale (maire de Saint-Gaudens), Eugène Azémar (créateur du circuit auto et moto du Comminges).

La Halle gourmande, dite “Halle aux grains”

Au XIXe siècle, le commerce des grains est très actif à Saint-Gaudens. La construction d’une halle est décidée en 1815, sous la mandature du maire Jean Marie Gabriel Duran. De style néo-classique, cette halle est bâtie sur un plan rectangulaire, divisé intérieurement en deux vaisseaux et six travées par une ligne de cinq colonnes doriques, avec une série de larges arcades en plein cintre. Inaugurée en 1843, elle représente un bel exemple d’architecture classique pyrénéenne, inspiré des plans de la halle de L’Isle-Jourdain, dans le Gers.

Jusqu’au milieu des années 1970, le bâtiment accueille tous les jeudis, jour de marché, vendeurs et acheteurs de grains ou de volailles. Des années 1975 à la fin des années 1990, la Commune loue le bâtiment à un particulier qui y tient un petit supermarché de proximité, puis en reprend la gestion et, jusqu’en 2018 elle sert comme lieu d’accueil pour des animations et des petits salons.

Inscrite au titre de Monuments historiques depuis le 11 octobre 2004, elle est rénovée en 2018 par l’architecte Christian Lefebvre et abrite désormais un marché couvert dédié aux commerces de bouche.

Circuit automobile du Comminges et Grand Prix automobile du Comminges

Le Circuit automobile du Comminges est un ancien circuit automobile qui a accueilli Le Grand prix du Comminges entre 1925 et 1954. Il sera le siège de 18 grands prix auto, 16 grands prix moto ainsi que d’un Grand Prix de France.

Ce grand prix a été initié par Eugène Azémar (1877-1940), conseiller municipal et fondateur en 1922 du Syndicat d’Initiative, dans le but de développer le tourisme local. La même année, il organise le premier « Rallye des stations thermales », auquel participent une quarantaine de voitures et motos sur une boucle de 200 km entre Saint-Gaudens et Luchon. En 1925, le circuit de 27,66 km entre Saint-Gaudens et Montréjeau acquiert très vite une renommée internationale puisque le Grand prix de France y est organisé en 1928. Interrompu pendant la Seconde guerre mondiale, l’édition de 1948, qui attire 80 000 personnes, est gagnée par le pilote italien Luigi Villoresi.

Il ne reste qu’un dernier témoignage de ce passé : les tribunes de la côte de la Garenne, visibles à l’entrée ouest de la ville. Elles ont été construites ont été construites en 1933 grâce à une souscription et pouvaient accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs. Depuis 2017, le Musée du circuit du Comminges, géré par les bénévoles de l’écurie automobile du Comminges, accueille les visiteurs curieux de cette aventure automobile.

Chapelle de la Caoue

La chapelle de la Caoue a été édifiée au-dessus de la fontaine où le bourreau, ayant exécuté le jeune martyr Gaudens aurait lavé son sabre. Elle est située en contrebas du plateau du « Pujamen », rue du Père Marie-Antoine.

Vendue comme Bien national pendant la Révolution française, la chapelle est en grande partie démolie en 1794. Consolidée une première fois, grâce à un don, elle est restaurée en 1854, par l’abbé Clergue, futur Père Marie-Antoine.

En 1893, Monsieur Compans, vicaire général agréé du Cardinal Donnet, finance sa dernière reconstruction, d’après des plans conçus par l’architecte Jean-Antoine Castex. Cet édifice, réalisé en calcaire nankin, s’inspire du style néo-byzantin. Les vitraux en grisaille sont sortis des ateliers des frères Gesta à Toulouse.

Tous les ans, à l’occasion de la fête patronale de Saint-Gaudens, le premier lundi de septembre, une messe est donnée dans cette chapelle, durant laquelle les reliques du martyr sont exposées à la vénération des fidèles. A l’intérieur, dans le chœur, on peut voir une grande statue en plâtre représentant le saint martyr portant sa tête. Cette chapelle n’est pas ouverte à la visite mais l’Association des Amis de la Chapelle de la Caoue veille sur son devenir.

L’Oratoire Notre-Dame de la Caoue dite La Montjoie de la Caoue

En occitan-gascon « La Montjoie » est une pierre servant de borne ou de limite ou consacrant un souvenir. Une montjoie est, par extension, un petit édifice dans lequel un objet est vénéré.

Jusqu’à la Révolution française, une colonne sculptée s’élevait derrière la pierre sur laquelle la tête de Gaudens avait reposé après son martyr. Cette pierre a, plus tard, été installée devant la montjoie érigée à l’entrée du chemin qui mène à la chapelle de la Caoue.

Percutée par un autobus dans les années 1930, l’édifice a été déplacé de quelques dizaines de mètres et remonté en retrait de son emplacement originel. Seules les dalles qui servaient de voûte furent remplacées par du béton. L’oratoire aurait été antérieurement un sarcophage dont les deux côtés auraient subi des ébauches de sculptures très primitives. La niche, protégée par une grille ouvragée, renfermait un médaillon en bas-relief représentant le jeune Gaudens avant son martyre. Ce médaillon, conservé aujourd’hui au musée de la Ville, a été restauré grâce au mécénat de l’Association des amis de la Collégiale. Une statue de saint le remplace désormais, dans la niche.

Cet édifice est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 9 décembre 1929.