Orgue
La collégiale possède un orgue dont le buffet date d’avant 1662. Il est construit en bois de chêne et de tilleul dans le style Louis XIV. Ã l’état de ruine après la Révolution, on fait appel en 1822 à Antoine Peyroulous, facteur d’orgues à Toulouse, qui constate qu’il ne reste que quelques tuyaux en bois de chêne et quelques pièces de fer.
Après un legs de 4.000 francs du Sieur Gaudens Vidal, un secours de l’Etat de 3.000 francs, une souscription publique et un apport du Conseil de Fabrique, il est demandé, en 1827, à Dominique Cavaillé-Coll (1771-1862) de construire un nouvel instrument dans le buffet ancien remanié. Il a été classé monument historique au titre objet, en 1972 et en 1980. Mais d’autres travaux sont effectués plus tard au XIXe et au XXe siècles.
L’orgue de Saint-Gaudens réunit donc des caractères originaux où apparaissent des influences diverses : celle de l’Espagne toute proche qui se fait sentir dans la présence de la chamade, des pièces gravées, des tuyaux à anches supportés par des blocs de bois ; la permanence d’une esthétique classique héritée de la facture de l’Ancien Régime : composition, tailles généreuses de la tuyauterie. Cette heureuse synthèse nous laisse aujourd’hui un instrument fort attachant et bien singulier au sein de la vaste palette des orgues de la région.
Tapisseries d’Aubusson
A l’intérieur de l’église, les amateurs auront le souffle coupé devant les incroyables tapisseries d’Aubusson, des trésors inestimables à l’histoire mouvementée. Elles ont été tissées par la célèbre Manufacture d’Aubusson au cours du XVIIIe siècle et sont dans un état de conservation remarquable.
Dans la nuit du 20 décembre 1989, deux tapisseries d’Aubusson de sept mètres de long furent dérobées à la Collégiale de Saint-Gaudens. Datant du XVIIIe siècle, le « Triomphe de la foi » et le « Martyre de Saint-Gaudens » sont inestimables. Par chance, six ans plus tard, une documentaliste du musée d’Aubusson dans la Creuse identifie les toiles dans le catalogue de la fameuse galerie d’art Sotheby’s à New York. Aussitôt, elle alerte les autorités. Commence alors un long processus pendant lequel les ministères de la Culture, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères négocient avec le FBI pour récupérer les œuvres. Les Américains n’ont pas la même intransigeance que nous en matière d’œuvres d’art. Finalement, après une longue et pénible procédure, les tapisseries purent être rachetées par la France et le vendeur, qui lui-même les avait acquises en toute légalité, fut blanchi. Après une odyssée de sept ans, le « Triomphe de la foi » et le « Martyre de Saint-Gaudens » regagnèrent le mur de la Collégiale le 26 septembre 1997.
Cloître
Le cloître originel remonte à l’époque romane.
Lors de la Révolution française le cloître et les bâtiments du chapitre sont vendus comme biens nationaux. Entre 1807 et 1815, sous le Premier Empire, le cloître qui s’élevait au sud de la collégiale Saint-Pierre-et-Saint-Gaudens est démoli. Les chapiteaux ont été vendus à des particuliers ou ré-utilisés dans des murs.
Dans les années 1970, plus personne n’avait souvenir de ce lieu. C’est à l’opiniâtreté d’un érudit Commingeois, Gérard Rivère, qui a mené de nombreuses recherches, que l’on doit la restitution du cloître actuel. Il mène alors une extraordinaire chasse au trésor qui lui permettra de retrouver des chapiteaux dans des jardins ou intégrés dans des murs. Il retrouvera même un bas-relief à New-York. Suite à des fouilles, ce sont trois galeries qui seront remontées entre 1984 et 1992. Entre les chapiteaux originaux cédés par des particuliers et des moulages que d’autres propriétaires autoriseront, ce sera ainsi 13 chapiteaux originaux ou leurs moulages qui seront remis in situ. Deux travées romanes et une gothique ont été reconstituées. Les autres chapiteaux présents sont juste épannelés afin d’éviter la confusion avec les chapiteaux d’origine.