Saint-Gaudens des temps modernes
XVIIe siècle artisanal
Saint-Gaudens est annexée au domaine royal en 1607 par Henri IV. Le 30 août 1661, les reliques du saint reprennent leur place initiale à la collégiale. Cette date reste celle de la fête patronale de la cité, toujours célébrée de nos jours. Au sortir de la deuxième moitié du XVIIe siècle, Saint-Gaudens retrouve un nouveau développement commercial et administratif. Le négoce du textile local, Cadis, Razes et autres étoffes de laine, ainsi que l’activité autour du commerce agricole offrent une activité florissante.
Transformation de la ville au XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, sous l’impulsion des intendants d’Auch, le développement économique et territorial est conforté avec la réalisation de grands axes routiers. Les fossés médiévaux sont peu à peu comblés et vendus ce qui permet une extension de la cité et la réalisation de beaux hôtels particuliers dont la construction se poursuit jusqu’au milieu du XIXe siècle.
Fin XVIIIe en dehors du périmètre initial des remparts, on ne trouve que peu d’habitat sauf dans les quartiers du « Pouech » et « Sainte-Anne », ainsi que quatre établissements notables : le couvent des religieuses de Notre-Dame de Nevers (actuel collège Didier-Daurat) fondé en 1642, le Séminaire (actuel collège Leclerc) touchant la Maison de l’évêque (actuelle sous-préfecture) et enfin le couvent des Jacobins, aujourd’hui démoli, sis à l’emplacement de l’actuelle Caisse d’Épargne.
Après la Révolution, la nouvelle modernité
Le 26 juillet 1789, les trois ordres du Nébouzan se réunissent au palais communal de Saint-Gaudens pour la préparation des États Généraux du Comminges. En mai 1791, commencent les aliénations qui seront à l’origine de la disparition des trois communautés religieuses. L’ Évêché est délaissé ; les chapelles de la Caoue, de Sainte-Anne et de la Serre-de-Cazaux démolies. Saint-Gaudens prend la tête d’un arrondissement. L’Empereur Napoléon affecte les bâtiments de l’ancien évêché à la Sous-Préfecture.
Né en 1801, le Saint-Gaudinois Armand Marrast sera maire de Paris en 1848, puis élu conseiller général et Président de l’Assemblée Nationale Constituante en 1849. Commence alors la révolution économique à l’échelon local avec diverses activités liées au tissage, à l’élevage, aux mines et aux carrières. C’est également durant cette période que se crée la célèbre fabrique des porcelaines dite « de Valentine/Saint-Gaudens » dont Le musée Arts & Figures des Pyrénées Centrales conserve des pièces marquantes.
En 1874, le gouvernement propose à la ville d’accueillir le 2e bataillon du 83e Régiment d’Infanterie, facteur de développement économique et démographique.
La fin XIXe est source de renouveau urbanistique : édification de bâtiments structurants tels que le foirail, l’hôpital, le tribunal. Il faut souligner, en la matière, l’importance de l’action de Jean Bepmale, maire de la ville pendant trente-sept ans, de 1884 à 1921, et qui lui donne sa configuration actuelle.
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Poursuite du développement au XXe siècle
Professeur d’histoire et de philosophie au collège de Saint-Gaudens, président du Syndicat d’Initiatives, Eugène Azémar mène également une carrière politique et crée en 1925 le Grand Prix automobile du Comminges, dont les tribunes pour observer la course sont toujours visibles le long de la descente vers Montréjeau.
En 1932, un monument à la gloire d’Augustus Saint-Gaudens, le « Rodin Américain », d’origine Aspétoise, est installé devant les escaliers monumentaux en contre-bas du boulevard Jean-Bepmale. Il sera démantelé par les Allemands pendant l’occupation. En 1951, le monument à la gloire des « Trois Maréchaux de la Première guerre mondiale » originaires des Pyrénées – Ferdinand Foch, Joseph Joffre et Joseph Gallieni – est inauguré par le Président de la République, Vincent Auriol.
Dans les années 1960, la ville cherche un second souffle après la fermeture du circuit automobile en 1954. En 1959, l’usine de pâte à papier s’installe, entraînant un afflux de population. Création de bibliothèques, d’écoles, d’un gymnase : la ville est en ébullition. C’est dans ce contexte que s’ouvrent au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville les premières salles d’un musée voulu par le maire Armand de Bertrand Pibrac. En 1996, la construction de l’autoroute A 64 désengorge la ville d’un flux de véhicules qui la traversaient pour aller vers les stations de skis ou vers l’Espagne par le Val d’Aran.
Quelques liens utiles: Patrimoine de la ville / Musee Arts & Figures des Pyrénées Centrales / Musée du circuit du Comminges
Saint-Gaudens continue son existence et aborde le troisième millénaire, riche de ces siècles passés, en n’oubliant pas de faire perdurer les traces de son histoire.