Histoire de la ville

Des épigraphies et de vestiges gallo-romains dans la ville basse au lieu-dit le « Pouech » et sur la ville haute près de la Collégiale attestent de l’ancienneté de la présence d’une cité à cet endroit.
Le nom initial de la commune a été « Mas Saint-Pierre ».

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La légende du saint Gaudens

Vers 475, les Wisigoths, avec le roi Euric, viennent persécuter les chrétiens orthodoxes. Un jeune berger nommé Gaudens, natif du hameau des Nérous, qui gardait un troupeau au lieu-dit La « Caoue », refuse d’abjurer sa foi chrétienne et a la tête tranchée. Selon la légende, il se relève, prend sa tête entre ses mains et court se réfugier dans l’église du centre-ville dont les portes se refermèrent aussitôt derrière lui. Les fidèles recueillent son corps et conservent ses reliques et celles de sa mère sainte Quitterie.

La vénération de ce martyr entraîne un changement du nom de la commune en « Saint-Gaudens », confirmée en 1309, par le Pape Clément V, ancien évêque de Comminges. Dans la première moitié du XIe siècle, un autre évêque de Comminges, nommé Bernard, confère le titre de chanoine aux membres de la communauté de religieux existant dans la commune. Il leur donne une église, l’actuelle collégiale, dont il a commencé la construction et qui sera achevée fin du XIIe siècle.

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La ville au Moyen âge

La Grande Charte de Saint-Gaudens

En 1202, le Comte de Comminges, Bernard IV, reconnaît les coutumes qui liaient ses ancêtres à la commune. Il les fait consigner dans un document unique appelé « la Grande Charte de Saint-Gaudens ». La commune possède toujours une copie (« un vidimus ») sur parchemin de 1345, de ce texte qui règle la vie municipale, fiscale, juridique et judiciaire des habitants de la cité jusqu’en 1789.

Une ville, plusieurs seigneuries

D’abord possession des Comtes de Comminges, suite à une guerre successorale générée par Pétronille de Bigorre, fille légitime du comte Bernard IV de Comminges, Saint-Gaudens passe en 1258 avec d’autres territoires du Comminges aux mains de Gaston VII de Béarn.

En 1270, la ville devient la capitale de la Vicomté de Nébouzan, faisant partie du domaine de la Maison de Foix-Béarn, puis du domaine royal de Navarre. De ce fait Saint-Gaudens eut comme illustres seigneurs : Gaston Fébus (ou Phoebus) et Henri IV, qui apporta en 1607 tous ses domaines au royaume de France. Les armes de la commune portent une « cloche d’argent à  battant d’or sur fond d’azur », symbole des libertés communales.

Au sein des remparts

L’habitat de la ville était cantonné à l’intérieur d’un étroit périmètre fermé par des remparts de galets et traversé par une seule voie, d’ouest en est, passant par la place du marché (actuelle place Jean-Jaurès). Au cours des siècles, une extension de l’habitat se concrétise vers le nord. Deux portes principales donnaient accès à l’intérieur de la cité : à l’ouest, la porte du Barry avec un petit pont enjambant les fossés (début de l’actuelle rue Victor Hugo) et, à l’est, la porte de la Trinité (extrémité de l’actuelle rue de la République côté sous-préfecture). Deux portes secondaires ouvraient au nord et au sud. Cette configuration perdura jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

A l’intérieur des remparts, les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem accueillaient les pèlerins et soignaient les malades. En 1293, après la Guerre contre les Albigeois, un couvent de Jacobins est fondé à proximité de l’enceinte de la ville. C’est au cours des guerres de religions, le 2 août 1569, que les Huguenots, conduits par le Comte de Montgoméri, pillent la ville, saccagent la collégiale, ses archives, ainsi que le couvent des Jacobins. Une partie des reliques du jeune martyr Saint-Gaudens sera sauvée.


Saint-Gaudens des temps modernes

XVIIe siècle artisanal

Saint-Gaudens est annexée au domaine royal en 1607 par Henri IV. Le 30 août 1661, les reliques du saint reprennent leur place initiale à la collégiale. Cette date reste celle de la fête patronale de la cité, toujours célébrée de nos jours. Au sortir de la deuxième moitié du XVIIe siècle, Saint-Gaudens retrouve un nouveau développement commercial et administratif. Le négoce du textile local, Cadis, Razes et autres étoffes de laine, ainsi que l’activité autour du commerce agricole offrent une activité florissante.

Transformation de la ville au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, sous l’impulsion des intendants d’Auch, le développement économique et territorial est conforté avec la réalisation de grands axes routiers. Les fossés médiévaux sont peu à peu comblés et vendus ce qui permet une extension de la cité et la réalisation de beaux hôtels particuliers dont la construction se poursuit jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Fin XVIIIe en dehors du périmètre initial des remparts, on ne trouve que peu d’habitat sauf dans les quartiers du « Pouech » et « Sainte-Anne », ainsi que quatre établissements notables : le couvent des religieuses de Notre-Dame de Nevers (actuel collège Didier-Daurat) fondé en 1642, le Séminaire (actuel collège Leclerc) touchant la Maison de l’évêque (actuelle sous-préfecture) et enfin le couvent des Jacobins, aujourd’hui démoli, sis à l’emplacement de l’actuelle Caisse d’Épargne.

Après la Révolution, la nouvelle modernité

Le 26 juillet 1789, les trois ordres du Nébouzan se réunissent au palais communal de Saint-Gaudens pour la préparation des États Généraux du Comminges. En mai 1791, commencent les aliénations qui seront à l’origine de la disparition des trois communautés religieuses. L’ Évêché est délaissé ; les chapelles de la Caoue, de Sainte-Anne et de la Serre-de-Cazaux démolies. Saint-Gaudens prend la tête d’un arrondissement. L’Empereur Napoléon affecte les bâtiments de l’ancien évêché à la Sous-Préfecture.

Né en 1801, le Saint-Gaudinois Armand Marrast sera maire de Paris en 1848, puis élu conseiller général et Président de l’Assemblée Nationale Constituante en 1849. Commence alors la révolution économique à l’échelon local avec diverses activités liées au tissage, à l’élevage, aux mines et aux carrières. C’est également durant cette période que se crée la célèbre fabrique des porcelaines dite « de Valentine/Saint-Gaudens » dont Le musée Arts & Figures des Pyrénées Centrales conserve des pièces marquantes.


En 1874, le gouvernement propose à la ville d’accueillir le 2e bataillon du 83e Régiment d’Infanterie, facteur de développement économique et démographique.

La fin XIXe est source de renouveau urbanistique : édification de bâtiments structurants tels que le foirail, l’hôpital, le tribunal. Il faut souligner, en la matière, l’importance de l’action de Jean Bepmale, maire de la ville pendant trente-sept ans, de 1884 à 1921, et qui lui donne sa configuration actuelle.

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Poursuite du développement au XXe siècle

Professeur d’histoire et de philosophie au collège de Saint-Gaudens, président du Syndicat d’Initiatives, Eugène Azémar mène également une carrière politique et crée en 1925 le Grand Prix automobile du Comminges, dont les tribunes pour observer la course sont toujours visibles le long de la descente vers Montréjeau.

En 1932, un monument à la gloire d’Augustus Saint-Gaudens, le « Rodin Américain », d’origine Aspétoise, est installé devant les escaliers monumentaux en contre-bas du boulevard Jean-Bepmale. Il sera démantelé par les Allemands pendant l’occupation. En 1951, le monument à la gloire des « Trois Maréchaux de la Première guerre mondiale » originaires des Pyrénées – Ferdinand Foch, Joseph Joffre et Joseph Gallieni – est inauguré par le Président de la République, Vincent Auriol.

Dans les années 1960, la ville cherche un second souffle après la fermeture du circuit automobile en 1954. En 1959, l’usine de pâte à papier s’installe, entraînant un afflux de population. Création de bibliothèques, d’écoles, d’un gymnase : la ville est en ébullition. C’est dans ce contexte que s’ouvrent au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville les premières salles d’un musée voulu par le maire Armand de Bertrand Pibrac. En 1996, la construction de l’autoroute A 64 désengorge la ville d’un flux de véhicules qui la traversaient pour aller vers les stations de skis ou vers l’Espagne par le Val d’Aran.

Quelques liens utiles: Patrimoine de la ville / Musee Arts & Figures des Pyrénées Centrales / Musée du circuit du Comminges

Saint-Gaudens continue son existence et aborde le troisième millénaire, riche de ces siècles passés, en n’oubliant pas de faire perdurer les traces de son histoire.


Liens de fraternité et d’amitié – les jumelages

La Ville de Saint-Gaudens est jumelée avec trois communes: Vielha dans le Val d’Aran et Barbastro dans le Haut-Aragon, mais aussi Avranches en Normandie.

Découvrez-les! Visiter Vielha / Barbastro / Avranches